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Guanaja, les côtes du Honduras, de Mosquitos, du Nicaragua, de Veragua, de Costa-Rica, de Porto-Bello, de Panama, les îles Mulatas et le golfe de Darien.

La tempête devait encore éprouver Colomb pendant sa dernière traversée de l’Océan. Son navire fut désemparé, et son équipage dut se transborder avec lui sur le navire de son frère. Le 19 octobre, un ouragan formidable vint encore briser le grand mât de ce bâtiment, qui dut faire sept cents lieues avec sa voilure incomplète. Enfin, le 7 novembre, l’Amiral entra dans le port de San-Lucar.

Une triste nouvelle attendait Colomb à son retour. Sa protectrice, la reine Isabelle, venait de mourir. Qui donc s’intéressera maintenant au vieux Génois ?

Le roi Ferdinand, ingrat et envieux, reçut froidement l’Amiral. Il ne lui ménagea ni les faux-fuyants, ni les lenteurs, espérant se dégager ainsi des traités solennellement signés de sa main, et il finit par proposer à Colomb une petite ville de la Castille, Camon de los Condes, en échange de ses titres et de ses dignités.

Tant d’ingratitude et de déloyauté accablèrent le vieillard. Sa santé, si profondément altérée, ne se releva plus, et le chagrin le conduisit au tombeau. Le 20 mai 1506, à Valladolid, âgé de soixante-dix ans, il rendit son âme à Dieu, en prononçant ces paroles : « Seigneur, je remets mon esprit et mon corps entre vos mains. »

Les restes de Christophe Colomb avaient d’abord été