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ne répondirent à ces généreuses ouvertures qu’en venant attaquer Colomb jusque dans sa retraite. Les Espagnols restés fidèles à la cause de l’ordre durent mettre les armes à la main. Les amis de l’Amiral défendirent vaillamment leur chef. Ils ne perdirent qu’un des leurs dans cette triste affaire, et ils restèrent maîtres du champ de bataille, après avoir fait prisonniers les deux frères Porras. Les révoltés se jetèrent alors aux genoux de Colomb, qui, tenant compte de leurs souffrances, pardonna.

Enfin, un an seulement après le départ de Mendez et de Fieschi, parut le navire, équipé par eux aux frais de Colomb, qui devait rapatrier les naufragés. Le 24 juin 1504, tous s’embarquèrent, et, quittant la Jamaïque, théâtre de tant de misères morales et physiques, ils firent voile vers l’île Espagnole.

Arrivé au port, après une bonne traversée, Christophe Colomb, à son grand étonnement, fut d’abord reçu avec beaucoup d’égards. Le gouverneur Ovando, en homme adroit qui ne veut pas résister à l’opinion publique, fit honneur à l’Amiral. Mais ces bonnes dispositions ne devaient pas durer. Bientôt les tracasseries recommencèrent. Alors, Colomb, ne pouvant plus, ne voulant plus les supporter, humilié, maltraité même, fréta deux navires, dont il partagea le commandement avec son frère Barthélémy, et, le 12 septembre 1504, il prit pour la dernière fois le chemin de l’Europe.

Ce quatrième voyage avait acquis à la science géographique les îles Caïmans, Martinique, Limonares,