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seulement. En réalité, ce n’étaient que des caboteurs.

Christophe Colomb quitta Cadix, le 9 mai 1502, avec cent cinquante hommes d’équipage. Il emmenait son frère Barthélémy et son second fils, Fernand, âgé de treize ans à peine, qu’il avait eu d’un second mariage.

Le 20 mai, les navires relâchaient à la Grande-Canarie, et, le 15 juin, ils atteignaient une des îles du Vent, la Martinique ; puis, ils touchaient à la Dominique, à Sainte-Croix, à Porto-Rico, et enfin, après une heureuse traversée, ils arrivaient le 29 juin devant l’île Espagnole.

L’intention de Colomb, conseillé en cela par la reine, était bien de ne pas mettre le pied sur cette île d’où il avait été si indignement chassé. Mais sa caravelle, de construction mauvaise, tenait mal la mer ; des réparations à sa carène devenaient urgentes. L’Amiral demanda donc au gouverneur la permission d’entrer dans le port.

Le nouveau gouverneur qui avait succédé à Bovadilla était un chevalier de l’ordre d’Alcantara, nommé Nicolas Ovando, homme juste et modéré. Cependant, par un excès de prudence, objectant que la présence de Colomb dans la colonie pourrait amener des désordres, il lui refusa l’entrée du port. Colomb renferma dans son cœur l’indignation que devait lui causer une telle conduite, et ce fut même par un bon avis qu’il répondit à ce mauvais procédé.

En effet, la flotte qui devait ramener Bovadilla en Espagne, et rapporter avec l’énorme bloc d’or d’immenses richesses, était prête à mettre à la voile. Mais le temps était devenu menaçant, et Colomb, avec sa pers-