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phe Colomb sortit du golfe de Paria par cette étroite passe qu’il appela la Bouche du Dragon, dont la dénomination s’est conservée jusqu’à nous. Les Espagnols, parvenus en pleine mer, découvrirent l’île de Tabago, située au nord-est de la Trinité, puis, plus au nord, la Conception, aujourd’hui Grenade. Alors l’Amiral mit le cap au sud-ouest et revint vers la côte américaine ; il la prolongea sur une étendue de quarante lieues, reconnut, le 25 août, l’île très-peuplée de Margarita, et enfin l’île de Cubaga, placée près de la terre ferme. En cet endroit, les indigènes avaient fondé une pêcherie de perles et s’occupaient de recueillir ce précieux produit. Colomb envoya un canot à terre et fit des échanges très-avantageux, car pour des débris de faïence ou des grelots, il obtint plusieurs livres de perles dont quelques-unes étaient fort grosses et d’un magnifique orient.

Arrivé à ce point de ses découvertes, l’Amiral s’arrêta. La tentation était grande d’explorer ce pays, mais les équipages et leurs chefs étaient épuisés. La route fut donnée de manière à rallier Saint-Domingue, où les intérêts les plus graves appelaient Christophe Colomb.

L’amiral, avant son départ, avait autorisé son frère à jeter les fondements d’une nouvelle ville. Dans ce but, don Barthélémy avait parcouru les diverses contrées de l’île. Ayant trouvé à cinquante lieues d’Isabelle un port magnifique, à l’embouchure d’un beau fleuve, il y traça les premières rues d’une cité qui devint plus tard la ville de Saint-Domingue. Ce fut en cet endroit que don Barthélémy fixa sa résidence, tandis que don Diègue res-