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1498, bien qu’il souffrît de la goutte et qu’il fût encore malade des ennuis qu’il avait éprouvés depuis son retour. Avant de partir, il apprit qu’une flotte française le guettait au large du cap Saint-Vincent, afin d’entraver son expédition. Pour l’éviter, il se dirigea sur Madère où il relâcha ; puis, de cette île, il expédia vers l’île Espagnole tous ses navires moins trois, sous le commandement des capitaines Pedro de Arana, Alonzo Sanchez de Carabajal et Jean-Antoine Colomb, l’un de ses parents. Lui-même, avec un vaisseau et deux caravelles, il mit ensuite le cap au midi, dans l’intention de couper l’équateur et de chercher des terres plus méridionales, qui, suivant l’opinion généralement admise, devaient être plus riches en productions de toutes sortes.

Le 27 juin, la petite flottille toucha aux îles du Sel et de Santiago qui font partie de l’archipel du cap Vert. Elle en repartit le 4 juillet, fit cent vingt lieues dans le sud-ouest, éprouva de longs calmes et des chaleurs torrides, et, arrivée par le travers de Sierra-Léone, elle se dirigea directement vers l’ouest.

Le 31 juillet, à midi, un des matelots signala la terre. C’était une île située à l’extrémité nord-est de l’Amérique méridionale et fort rapprochée de la côte.

L’Amiral lui donna le nom de la Trinité, et tout l’équipage entonna le Salve Regina d’une voix reconnaissante. Le lendemain, 1er août, à cinq lieues du point signalé tout d’abord, le vaisseau et les deux caravelles mouillaient près de la pointe d’Alcatraz. L’Amiral fit descendre à terre quelques-uns de ses matelots pour re-