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découvrit le premier ce nouveau continent fut celui de l’Amiral ? Mais peu importe : la gloire de Colomb, ce n’est pas d’être arrivé, c’est d’être parti.

Ce fut à deux heures de la nuit que la terre fut réellement reconnue. Les caravelles n’en étaient pas éloignées de deux heures. Tous les équipages entonnèrent d’une voix émue le Salve Regina.

Aux premiers rayons du soleil, on vit une petite île à deux lieues sous le vent. Elle faisait partie du groupe des Bahama. Colomb la nomma San-Salvador, et aussitôt, se mettant à deux genoux, il commença à dire, avec saint Ambroise et saint Augustin : « Te Deum laudamus, te Dominum confitemur. »

En ce moment, des naturels, entièrement nus, parurent sur la côte nouvelle. Christophe Colomb descendit dans sa chaloupe avec Alonzo et Yanez Pinzon, le contrôleur Rodrigo, le secrétaire Descovedo et quelques autres. Il accosta la terre, tenant à la main la bannière royale, tandis que les deux capitaines portaient la bannière de la croix verte sur laquelle s’entrelaçaient les chiffres de Ferdinand et d’Isabelle. Puis, l’Amiral prit solennellement possession de l’île au nom du roi et de la reine d’Espagne, et fit dresser procès-verbal de ces actes.

Pendant cette cérémonie, les indigènes entouraient Colomb et ses compagnons. Voici en quels termes, rapportés par M. Charton, d’après le récit même de Colomb, cette scène est racontée :

« Désirant leur inspirer (aux indigènes) de l’amitié