Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/205

Cette page a été validée par deux contributeurs.

hymne à la Vierge. À la parole de cet homme héroïque, si grand, si sûr de lui-même, si supérieur à toutes les faiblesses humaines, les équipages reprenaient courage et allaient en avant.

On pense bien. que les matelots et les officiers des caravelles dévoraient du regard cet horizon de l’ouest vers lequel ils se dirigeaient. Tous avaient un intérêt pécuniaire à signaler le continent nouveau, car, au premier qui le découvrirait, le roi Ferdinand avait promis une somme de dix mille maravédis, qui font environ huit mille francs de notre monnaie.

Les derniers jours du mois de septembre furent animés par la présence d’un certain nombre de pétrels, de frégates, de damiers, grands oiseaux volant souvent par couple, ce qui démontrait qu’ils n’étaient point égarés. Aussi Christophe Colomb soutenait-il avec une inébranlable conviction que la terre ne pouvait être éloignée.

Le 1er octobre, l’Amiral annonça à ses compagnons qu’ils avaient fait cinq cent quatre-vingt quatre lieues dans l’ouest depuis l’île de Fer. En réalité, la distance parcourue par les caravelles était supérieure à sept cents lieues, et Christophe Colomb le savait bien, mais il persistait à dissimuler la vérité à cet égard.

Le 7 octobre, les équipages de la flottille furent mis en émoi par des décharges de mousqueterie qui partaient de la Nina. Les commandants, les deux frères Pinzon, croyaient avoir aperçu la terre. Mais on reconnut bientôt qu’ils s’étaient trompés. Cependant, comme ils affirmaient avoir vu des perroquets voler dans la direction