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Il atteignit enfin Caracorum. C’était une ville qui mesurait trois milles de tour. Après avoir été longtemps la capitale de l’empire mongol, elle fut conquise par Gengis-Khan, l’aïeul de l’empereur actuel, et Marco Polo fait en cet endroit une digression historique, dans laquelle il raconte les guerres du héros tartare contre, ce fameux prêtre Jean, ce souverain qui tenait tout le pays sous sa domination.

Marco Polo, revenu à Kan-tcheou, marcha cinq journées vers l’est, et arriva à la ville d’Erginul, probablement la ville de Liang-sheu. De là, il fit une petite pointe au sud pour visiter Si-gnan-fu à travers un territoire où paissaient des bœufs sauvages, grands comme des éléphants, et ce précieux chevrotain qui a reçu le nom de porte-musc. Remontés à Liang-sheu, les voyageurs, en huit jours, atteignirent vers l’est Cialis, où se fabriquent des camelots de poil de chameau les plus beaux du monde, puis, dans la province de Tenduc, la ville de ce nom, où régnait un descendant du prêtre Jean soumis au grand khan. C’était une cité industrielle et commerçante. De ce point, par un crochet vers le nord, les Vénitiens s’élevèrent par Sinda-cheu, au delà de la grande muraille de la Chine, jusqu’à Ciagannor, qui doit être Tsaan-Balgassa, jolie ville, où l’empereur réside volontiers quand il veut se livrer au plaisir de la chasse au gerfaut, car grues, cigognes, faisans et perdrix abondent sur ce territoire.

Enfin, Marco Polo, son père et son oncle, trois journées après avoir quitté Ciagannor, arrivèrent à la cité