Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
HIER ET DEMAIN.

— C’est bien mon avis, répond ce flatteur de Gardafour.

— Tu es sûr de réussir, aujourd’hui ? reprend le prince.

— Jugez-en ! répond Gardafour, en tirant sa montre. Dans trois minutes, le temps pendant lequel j’ai été privé de mon pouvoir d’enchanteur sera écoulé. Dans trois minutes, ma baguette sera redevenue aussi puissante que celle de la fée Firmenta. Si Firmenta a pu élever les membres de cette famille Raton jusqu’au rang des êtres humains, moi je puis les faire redescendre au rang des plus vulgaires animaux !

— Bien, Gardafour ; mais j’entends que Ratin et Ratine ne restent pas en tête-à-tête dans cette chambre un seul instant…

— Ils n’y resteront pas, si j’ai recouvré tout mon pouvoir avant qu’ils n’y arrivent !

— De combien de temps s’en faut-il encore ?

— De deux minutes !…

— Les voilà, s’écrie le prince.

— Je vais me cacher dans ce cabinet, répond Gardafour, et j’apparaîtrai dès qu’il en sera temps. Vous, mon prince, retirez-vous ; mais demeurez derrière cette grande porte et ne l’ouvrez qu’au moment où je crierai : « À toi, Ratin ! »

— C’est convenu, et, surtout, n’épargne pas mon rival !

— Vous serez satisfait. »

On voit quel danger menace encore cette