Page:Verne - Hier et demain, 1910.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
LA FAMILLE RATON.

qu’elle me traite ainsi, s’écriait-il, qu’ai-je donc fait ?

— Veux-tu bien cacher cette vilaine queue ! disait dame Ratonne.

— Je ne peux pas, ma tante !

— Eh bien, coupe-la, imbécile, coupe-la ! »

Et le cuisinier Rata offrait de procéder à cette section, puis d’accommoder cette queue de merlan d’une façon supérieure. Quel régal c’eût été pour un jour de fête tel que celui-ci !

Jour de fête à Ratopolis ? Oui, mes chers enfants ! Aussi la famille Raton se proposait-elle de prendre part aux réjouissances publiques. Elle n’attendait plus pour partir que le retour de Ratine.

En ce moment, un carrosse s’arrêta à la porte de la maison. C’était celui de la fée Firmenta en costume de brocart et d’or, qui venait rendre visite à ses protégés. Si elle souriait parfois des ambitions risibles de Ratonne, des jactances ridicules de Rata, des bêtises de Ratane, des lamentations du cousin Raté, elle faisait grand cas du bon sens de Raton, elle adorait la charmante Ratine et s’employait au succès de son mariage. Et, en sa présence, dame Ratonne n’osait plus reprocher au beau jeune homme de ne pas même être prince.

On fit donc accueil à la fée, sans lui ménager les remercîments pour tout ce qu’elle avait fait et ferait encore.