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L’ÉTERNEL ADAM.

la Virginia, et nous en avons semé la moitié. Ce sera une grande amélioration, quand ce blé aura poussé. Mais germera-t-il ? Le sol est recouvert d’une couche épaisse d’alluvion, vase sableuse engraissée par la décomposition des algues. Si médiocre qu’en soit la qualité, c’est de l’humus tout de même. Lorsque nous avons abordé, il était imprégné de sel ; mais, depuis, des pluies diluviennes en ont copieusement lavé la surface, puisque toutes les dépressions sont maintenant pleines d’eau douce.

Toutefois la couche alluvionnaire n’est débarrassée de sel que sur une très faible épaisseur : les ruisseaux, les rivières même, qui commencent à se former, sont tous fortement saumâtres, et cela prouve qu’elle est encore saturée en profondeur.

Pour semer le blé et pour conserver l’autre moitié en réserve, il a presque fallu se battre : une partie de l’équipage de la Virginia voulait en faire du pain tout de suite. Nous avons été contraints de…



… que nous avions à bord de la Virginia. Ces deux couples de lapins se sont sauvés dans l’intérieur, et on ne les a plus revus. Il faut croire qu’ils ont trouvé de quoi se nourrir. La terre, à notre insu, produirait-elle donc…