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L’ÉTERNEL ADAM.

Fatigués par leur enthousiasme, les deux apologistes prirent un petit temps de repos. Les autres convives en profitèrent pour placer un mot, à leur tour, et l’on entra dans le vaste champ des inventions pratiques qui avaient si profondément modifié la condition de l’humanité. On célébra les chemins de fer et les steamers, affectés au transport des marchandises lourdes et encombrantes, les aéronefs économiques, utilisées par les voyageurs à qui le temps ne manque pas, les tubes pneumatiques ou électro-ioniques sillonnant tous les continents et toutes les mers, adoptés par les gens pressés. On célébra les innombrables machines, plus ingénieuses les unes que les autres, dont une seule, dans certaines industries, exécute le travail de cent hommes. On célébra l’imprimerie, la photographie des couleurs et de la lumière, celle du son, de la chaleur et de toutes les vibrations de l’éther. On célébra surtout l’électricité, cet agent si souple, si docile et si parfaitement connu dans ses propriétés et dans son essence, qui permet, sans le moindre connecteur matériel, soit d’actionner un mécanisme quelconque, soit de diriger un vaisseau marin, sous-marin ou aérien, soit de s’écrire, de se parler ou de se voir, et cela quelque grande que soit la distance.

Bref, ce fut un vrai dithyrambe, dans lequel je fis ma partie, je l’avoue. On s’accorda sur ce point que l’humanité avait atteint un niveau intellectuel inconnu avant