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HIER ET DEMAIN.

l’œuvre directe de la divinité que d’en descendre par l’intermédiaire de primates plus ou moins simiesques…

Je vis le moment où la discussion allait s’échauffer, quand elle cessa tout à coup, les deux adversaires ayant par hasard trouvé un terrain d’entente. C’est ainsi, d’ailleurs, que les choses finissaient d’ordinaire.

Cette fois, revenant à leur premier thème, les deux antagonistes s’accordaient à admirer, quelle que fût l’origine de l’humanité, la haute culture où elle était parvenue ; ils énuméraient ses conquêtes avec orgueil. Toutes y passèrent. Bathurst vanta la chimie, poussée à un tel degré de perfection qu’elle tendait à disparaître pour se confondre avec la physique, les deux sciences n’en formant plus qu’une, ayant pour objet l’étude de l’immanente énergie. Moreno fit l’éloge de la médecine et de la chirurgie, grâce auxquelles on avait pénétré l’intime nature du phénomène de la vie et dont les prodigieuses découvertes permettaient d’espérer, pour un avenir prochain, l’immortalité des organismes animés. Après quoi, tous deux se congratulèrent des hauteurs atteintes par l’astronomie. Ne conversait-on pas maintenant, en attendant les étoiles, avec sept des planètes du système solaire[1] ?…

  1. De ces mots, il faut conclure qu’au moment où ce journal sera écrit, le système solaire comprendra plus de huit planètes, et que l’homme en aura par conséquent découvert une ou plusieurs au delà de Neptune.