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L’ÉTERNEL ADAM.

Sofr n’en avait jamais vu de semblable, ni même d’analogue.

Le zartog, tout tremblant d’émotion, courut s’enfermer dans son laboratoire, et, ayant étalé avec soin le précieux document, il le considéra.

Oui, c’était bien de l’écriture, rien de plus certain. Mais il ne l’était pas moins que cette écriture ne ressemblait en rien à aucune de celles que, depuis l’origine des temps historiques, on avait pratiquées sur toute la surface de la terre.

D’où venait ce document ? Que signifiait-il ? Telles furent les deux questions qui se posèrent d’elles-mêmes à l’esprit de Sofr.

Pour répondre à la première il fallait nécessairement être en état de répondre à la seconde. Il s’agissait donc, tout d’abord, de lire, de traduire ensuite, — car on pouvait affirmer a priori que la langue du document serait aussi ignorée que son écriture.

Cela était-il impossible ? Le zartog Sofr ne le pensa pas, et, sans plus tarder, il se mit fiévreusement au travail.

Ce travail dura longtemps, longtemps, des années entières. Sofr ne se lassa point. Sans se décourager, il poursuivit l’étude méthodique du mystérieux document, avançant pas à pas vers la lumière. Un jour vint enfin où il posséda la clef de l’indéchiffrable rébus ; un jour vint où, avec beaucoup d’hésitation et beaucoup de peine