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L’ÉTERNEL ADAM.

Sofr, troublé par ces faits étranges, poussa ses recherclies plus avant. La couche de limon fut traversée de part en part, sur une épaisseur telle que, selon les avis les plus modérés, le dépôt n’en avait pas exigé moins de quinze ou vingt mille ans. Au delà, on eut la surprise de trouver de faibles restes d’une ancienne couche d’humus, puis, au-dessous de cet humus, ce fut la roche, de nature variable selon le siège des recherches. Mais, ce qui porta l’étonnement à son comble, ce fut de ramener quelques débris d’origine incontestablement humaine arrachés à ces profondeurs mystérieuses. C’étaient des parcelles d’ossements ayant appartenu à des hommes, et aussi des fragments d’armes ou de machines, des morceaux de poterie, des lambeaux d’inscriptions en langage inconnu, des pierres dures finement travaillées, parfois sculptées en forme de statues presque intactes, des chapiteaux délicatement ouvragés, etc., etc. De l’ensemble de ces trouvailles on fut logiquement amené à induire qu’environ quarante mille ans plus tôt, c’est-à-dire vingt mille avant le moment où avaient surgi, on ne savait d’où ni comment, les premiers représentants de la race contemporaine, des hommes avaient déjà vécu dans ces mêmes lieux et y étaient parvenus à un degré de civilisation fort avancée.

Telle fut, en effet, la conclusion généra-