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L’ÉTERNEL ADAM.

pendant une longue suite d’années, mais pour aboutir à des résultats diamétralement opposés à ceux qu’en attendait le promoteur.

Après avoir traversé une mince pellicule d’humus formée par la décomposition de plantes et d’animaux semblables ou analogues à ceux qu’on voyait tous les jours, on était arrivé à l’épaisse couche de limon, où les vestiges du passé avaient changé de nature. Dans ce limon, plus rien de la flore ni de la faune existantes, mais un amas colossal de fossiles exclusivement marins et dont les congénères vivaient encore, le plus souvent, dans les océans ceinturant la Mahart-Iten-Schu.

Qu’en fallait-il conclure, sinon que les géologues avaient raison en professant que le continent avait jadis servi de fond à ces mêmes océans, et que Sofr, non plus, n’avait pas tort en affirmant l’origine marine de la faune et de la flore contemporaines ? Puisque, sauf des exceptions si rares qu’on, était en droit de les considérer comme des monstruosités, les formes aquatiques et les formes terrestres étaient les seules dont on relevât la trace, celles-ci avaient été nécessairement engendrées par celles-là…

Malheureusement pour la généralisation du système, on fit encore d’autres trouvailles. Épars dans toute l’épaisseur de l’humus et jusque dans la partie la plus superficielle du dépôt de limon, d’innom-