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AU XXIXme SIÈCLE.

l’opération ne devait pas se faire avant dix heures du soir, Francis Benett vint s’étendre dans le salon d’audition sur une chaise longue. Puis, tournant un bouton, il se mit en communication avec le Central Concert.

Après une journée si occupée, quel charme il trouva aux œuvres de nos meilleurs maestros, basées, comme on le sait, sur une succession de délicieuses formules harmonicoalgébriques !

L’obscurité s’était faite, et, plongé dans un sommeil demi-extatique, Francis Benett ne s’en apercevait même pas. Mais une porte s’ouvrit soudain.

« Qui va là ? dit-il en touchant un commutateur, placé sous sa main.

Aussitôt, par un ébranlement électrique produit sur l’éther, l’air devint lumineux.

« Ah ! c’est vous, docteur ? dit Francis Benett.

— Moi-même, répondit le docteur Sam, qui venait faire sa visite quotidienne — (abonnement à l’année). Comment va ?

— Bien !

— Tant mieux… Voyons cette langue ?

Et il la regarda au microscope.

— Bonne… Et ce pouls ?…

Il le tâta avec un pulsographe, analogue aux instruments qui enregistrent les trépidations du sol.

— Excellent !… Et l’appétit ?…

— Euh !