Firmenta écoutait avec pitié et bienveillance ce récit du jeune Ratin. Elle compatissait volontiers, d’ailleurs, aux douleurs humaines, et surtout aux amours contrariées.
— Que puis-je faire pour vous ? demanda-t-elle.
— Bonne fée, répondit Ratin, puisque ma Ratine est attachée au banc de Samobrives, faites-moi huître à mon tour, afin que j’aie la consolation d’y vivre près d’elle !
Ce fut dit d’un ton si triste, que la fée Firmenta se sentit tout émue, et, prenant la main du beau jeune homme :
« Ratin, lui dit-elle, je consentirais à vous satisfaire que je ne pourrais y réussir. Vous le savez, il m’est interdit de faire redescendre les êtres vivants. Toutefois, si je ne puis vous réduire à l’état de mollusque, ce qui est un état bien humble, je puis faire remonter Ratine…
— Oh ! faites, bonne fée, faites !
— Mais il faudra qu’elle repasse par les degrés intermédiaires, avant de redevenir la charmante rate, destinée à être jeune fille un jour. Donc, soyez patient ! soumettez-vous aux lois de la nature. Ayez confiance aussi…
— En vous, bonne fée ?…
— Oui, en moi ! Je ferai tout pour vous venir en aide. N’oublions pas, cependant, que nous aurons à soutenir de violentes