pacte sur laquelle il ne daigna même pas lever les yeux. De longues files de chiffres, des nombres qui possédaient d’imposantes suites de zéros, s’allongeaient sur son vaste portefeuille. Les quatre opérations de l’arithmétique pullulaient sous son crayon. Les millions s’échappaient de ses lèvres avec la rapidité d’un torrent ; il semblait en proie à la frénésie des calculs. Le silence s’établit autour de lui, en dépit des orages soulevés dans toutes ces têtes américaines par la passion du commerce.
Enfin, après une opération monstre, dans laquelle maître Augustus Hopkins écrasa trois fois son crayon sur un 1 majestueux qui commandait une armée de huit zéros magnifiques, il prononça ces deux mots sacramentels :
« Cent millions. »
Puis il replia rapidement ses papiers dans son terrible portefeuille et tira de sa poche une montre ornée d’un double rang de perles fines.
« Neuf heures ! Déjà neuf heures ! s’écria-t-il. Ce maudit bateau ne marche donc pas ! Le capitaine ?… Où est le capitaine ? »
Ce disant, Hopkins traversa brusquement le triple rang de la foule qui l’assiégeait et aperçut le capitaine penché sur l’écoutille de la machine, d’où celui-ci donnait quelques ordres au mécanicien.
« Savez-vous, capitaine, fit-il avec importance, savez-vous qu’un retard de dix mi-