et, fiers d’être seuls à le connaître, ils s’étaient gardés de le révéler à qui que ce fût. Devenus grands, ils l’avaient oublié à leur tour, si bien que Jean pouvait légitimement espérer trouver le mécanisme intact au moment où il avait besoin de l’utiliser.
Le secret consistait dans la mobilité du fond de la cheminée de la grande salle. Comme dans beaucoup de bâtiments de campagne, cette cheminée était immense, assez large et profonde — le foyer minuscule n’en occupant que le centre — pour contenir plusieurs personnes à son abri. Le fond en était fait de deux vastes plaques de fonte parallèles et séparées par un intervalle de quelques décimètres. Ces deux plaques étaient mobiles et pouvaient pivoter légèrement sous l’impulsion d’une poignée manœuvrée d’une manière convenable. Il était donc loisible à tout possesseur du secret, que rien d’ailleurs ne permettait de soupçonner, de s’introduire dans l’espace ménagé entre les deux plaques, puis, ayant refermé celle qui d’abord lui avait livré passage, d’entr’ouvrir la seconde et de passer ainsi du dedans au dehors ou réciproquement.
Jean contourna la maison et, en promenant la main sur la surface du mur, trouva sans trop de peine la plaque extérieure. Quelques minutes de recherche lui firent reconnaître la poignée qu’il sollicita dans