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HIER ET DEMAIN.

connu à Marseille, que j’ai l’honneur de parler ? demanda le Vice-Amiral quand son visiteur eut été introduit.

— À lui-même, répondit celui-ci.

— Veuillez prendre un siège, reprit le Vice-Amiral, et me croire tout à votre service.

— Je vous en sais gré. Amiral, remercia M. Bernardon, mais je ne crois pas que la requête que j’ai à vous présenter soit de celles qu’il vous est difficile d’accueillir favorablement.

— De quoi s’agit-il ?

— Tout bonnement d’obtenir l’autorisation de visiter le bagne.

— Rien de plus simple, en effet, approuva le Vice-Amiral, et il était superflu de vous munir des lettres de recommandation que vous m’avez transmises. Un homme portant votre nom n’a que faire de ces passeports de courtoisie.

M. Bernardon s’inclina, puis, ayant de nouveau exprimé sa gratitude, s’enquit des formalités à remplir.

— Il n’y en a pas, lui fut-il répondu. Allez trouver le Major général avec ce mot de moi, et satisfaction vous sera donnée sur-le-champ. »

M. Bernardon prit congé, se fit conduire près du Major général et obtint aussitôt la permission d’entrer dans l’Arsenal. Un planton le mena chez le Commissaire du bagne, qui s’offrit à l’accompagner.