ganier et son souffleur dont on ne pouvait tirer une parole. Maintenant les registres étaient en bon état, la soufflerie prête à fonctionner, le buffet remis à neuf, ses cuivres reluisant sous la pénombre de la nef. Oui, on serait prêt pour la fête, sauf peut-être en ce qui concernait le fameux appareil des voix enfantines.
En effet, c’est par là que le travail clochait. Cela ne se voyait que trop au dépit de maître Effarane. Il essayait, il réessayait… Les choses ne marchaient pas. Je ne sais ce qui manquait à son registre, lui non plus. De là un désappointement qui se traduisait par de violents éclats de colère. Il s’en prenait à l’orgue, à la soufflerie, au souffleur, à ce pauvre Ré-dièze qui n’en pouvait mais ! Des fois, je croyais qu’il allait tout briser, et je m’ensauvais… Et que dirait la population Kalfermatienne déçue dans son espérance, si le Grand annuel majeur n’était pas célébré avec toutes les pompes qu’il comporte ?
Ne point oublier que la maîtrise ne devait pas chanter à cette Noël-là, puisqu’elle était désorganisée, et qu’on serait réduit au jeu de l’orgue.
Bref, le jour solennel arriva. Pendant les dernières vingt-quatre heures, maître Effarane, de plus en plus désappointé, s’était abandonné à de telles fureurs qu’on pouvait craindre pour sa raison. Lui faudrait-il donc renoncer à ces voix enfan-