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— Tu es si sage, Nina, qu’à côté de toi on est obligé de l’être aussi.

— Je suis ta sœur, et tu es mon frère, dit Nina gravement.

— Bien sûr, » répondit Pablo.

La grâce et la gentillesse de ces deux êtres les faisaient aimer de tous. On ne leur épargnait ni les bonnes paroles, ni les bonnes caresses, dont la chèvre Marzy avait un peu sa part. Le capitaine Servadac et le comte Timascheff éprouvaient pour eux une sincère et paternelle affection. Pourquoi auraient-ils regretté Pablo les brûlantes plaines de l’Andalousie, Nina les roches stériles de la Sardaigne ? Il leur semblait, en vérité, que ce monde avait toujours été le leur !

Juillet arriva. À cette époque, et pendant ce mois, Gallia n’avait que vingt-deux millions de lieues à parcourir le long de son orbite, sa distance du soleil équivalant à cent soixante-douze millions de lieues. Elle se trouvait donc éloignée de l’astre attractif quatre fois et demie plus que la terre, dont elle égalait à peu près la vitesse. En effet, la moyenne de la vitesse du globe terrestre en parcourant l’écliptique est environ de vingt et un millions de lieues par mois, soit vingt-huit mille huit cents lieues par heure.

Le 62 avril gallien, un billet laconique fut adressé par le professeur au capitaine Servadac. Palmyrin Rosette comptait commencer ce jour même les opérations qui devaient lui permettre de calculer la masse,