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gner à cent cinquante-cinq millions de lieues du soleil La température décroissait toujours, mais l’atmosphère restait aussi pure, aussi calme que par le passé. Tous les actes de l’existence s’accomplissaient sur Gallia avec une régularité, on pourrait dire une monotonie parfaite. Pour troubler cette monotonie, il ne fallait rien moins que cette personnalité bruyante, nerveuse, capricieuse, acariâtre même, de Palmyrin Rosette. Lorsqu’il daignait interrompre ses observations et descendre à la salle commune, sa visite provoquait toujours quelque scène nouvelle.

La discussion portait presque invariablement sur ce point que, quel que fût le danger d’une nouvelle rencontre avec la terre, le capitaine Servadac et ses compagnons étaient enchantés qu’elle dût se produire. Cela exaspérait le professeur, qui ne voulait pas entendre parler de retour et continuait ses études sur Gallia, comme s’il devait à jamais y demeurer.

Un jour, — 27 juin, — Palmyrin Rosette arriva comme une bombe dans la salle commune. Là se trouvaient réunis le capitaine Servadac, le lieutenant Procope, le comte Timascheff et Ben-Zouf.

« Lieutenant Procope, s’écria-t-il, répondez sans ambages ni faux fuyants à la question que je vais vous poser.

— Mais je n’ai pas l’habitude… répliqua le lieutenant Procope.

— C’est bien ! reprit Palmyrin Rosette, qui semblait