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— Je le pense, capitaine Servadac, répondit Palmyrin Rosette, et voici mes raisons. La terre marchait alors avec une vitesse de vingt-huit mille huit cent lieues à l’heure, Gallia avec une vitesse de cinquante-sept mille lieues à l’heure. C’est comme si un train, faisant environ quatre-vingt-six mille lieues à l’heure, se précipitait sur un obstacle. Ce qu’a dû être le choc, messieurs, vous pouvez en juger. La comète, dont le noyau est d’une substance extrêmement dure, a fait ce que fait une balle, tirée de près, à travers un carreau de vitre : elle a traversé la terre sans rien briser.

— En effet, répondit Hector Servadac, les choses ont pu certainement se passer ainsi…

— Ont dû… reprit le professeur, toujours affirmatif, et d’autant mieux que le globe terrestre n’a été que très-obliquement touché. Mais si Gallia y fût tombée normalement, elle y aurait profondément pénétré, en causant les plus graves désastres, et elle eût même écrasé la butte Montmartre, si cette butte se fût trouvée sur son passage !

— Monsieur !… s’écria Ben-Zouf, directement attaqué et sans provocation, cette fois.

— Silence, Ben-Zouf, » dit le capitaine Servadac.

En ce moment, Isac Hakhabut, convaincu peut-être de la réalité des faits, s’approcha de Palmyrin Rosette, et d’un ton qui dénotait une extrême inquiétude.

« Monsieur le professeur, demanda-t-il, reviendra-t-on à la terre, et quand y reviendra-t-on ?