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Pendant ce temps, Hector Servadac se demandait vainement quel était ce Français, qu’il venait de recueillir à l’îlot de Formentera, et dans quelles circonstances il avait dû se trouver en rapport avec lui.

Il aurait cependant bien dû le reconnaître ; mais il ne l’avait vu que dans cet âge qu’on appelle, non sans raison, l’âge ingrat, car il l’est au moral aussi bien qu’au physique.

En effet, le savant, qui reposait actuellement dans la grande salle de Nina-Ruche, n’était ni plus ni moins que l’ancien professeur de physique d’Hector Servadac au lycée Charlemagne.

Ce professeur se nommait Palmyrin Rosette. C’était un véritable savant, très-fort en toutes sciences mathématiques. Après sa première année d’élémentaires, Hector Servadac avait quitté le lycée Charlemagne pour entrer à Saint-Cyr, et, depuis lors, son professeur et lui, ne s’étant plus rencontrés, s’étaient ou plutôt avaient cru s’être oubliés.

L’élève Servadac, on le sait, n’avait jamais mordu avec grand appétit aux études scolaires. Mais, en revanche, que de mauvais tours il avait joués à ce malheureux Palmyrin Rosette, en compagnie de quelques autres indisciplinés de sa trempe !

Qui additionnait de quelques grains de sel l’eau distillée du laboratoire, ce qui provoquait les réactions chimiques les plus inattendues ? Qui enlevait une goutte de mercure de la cuvette du baromètre pour le mettre