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l’état gazeux à l’état solide. Dans ce cas, lorsqu’elle s’interpose entre une étoile et un observateur placé sur la terre, il y a occultation de l’étoile.

Or, il paraît que quatre cent quatre-vingts ans avant Jésus-Christ, au temps de Xerxès, suivant Anaxagore, le soleil fut éclipsé par une comète. De même, quelques jours avant la mort d’Auguste, Dion observa une éclipse de ce genre, éclipse qui ne pouvait être due à l’interposition de la lune, puisque la lune, ce jour-là, se trouvait en opposition.

Il faut dire cependant que les cométographes récusent ce double témoignage, et ils n’ont peut-être pas tort. Mais deux observations plus récentes ne permettent pas de mettre en doute l’existence des noyaux cométaires. En effet, les comètes de 1774 et de 1828 produisirent l’occultation d’étoiles de huitième grandeur. Il est également admis, après observations directes, que les comètes de 1402, 1532, 1744, ont des noyaux durs. Pour la comète de 1843, le fait est d’autant plus certain qu’on pouvait apercevoir l’astre en plein midi, près du soleil, et sans l’aide d’aucun instrument.

Non-seulement les noyaux durs existent dans certaines comètes, mais on les a même mesurés. C’est ainsi que l’on connaît des diamètres réels, depuis onze et douze lieues pour les comètes de 1798 et 1803 (Gambart), jusqu’à trois mille deux cents lieues pour celle de 1845. Cette dernière aurait donc un noyau