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L’astronome Faye a dit que la toile d’araignée opposerait peut-être plus d’obstacle à la balle d’un fusil qu’une nébulosité cométaire. Si la matière qui compose la queue ou la chevelure n’est pas insalubre, il n’y a rien à redouter. Mais ce que l’on pourrait craindre serait ceci : ou que les vapeurs des appendices fussent incandescentes, et dans ce cas elles brûleraient tout à la surface du globe, ou qu’elles introduisissent dans l’atmosphère des éléments gazeux impropres à la vie. Cependant, il paraît difficile que cette dernière éventualité se réalise. En effet selon Babinet, l’atmosphère terrestre, si ténue qu’elle soit à ses limites supérieures, possède encore une densité très-considérable par rapport à celle des nébulosités ou appendices cométaires, et elle ne se laisserait pas pénétrer. Telle est, en effet, la ténuité de ces vapeurs, que Newton a pu affirmer que si une comète sans noyau, d’un rayon de trois cent soixante-cinq millions de lieues, était portée au degré de condensation de l’atmosphère terrestre, elle tiendrait tout entière dans un dé de vingt cinq millimètres de diamètre.

Donc, pour les cas de comètes à simple nébulosité, peu de danger à craindre en cas de rencontre. Mais qu’arriverait-il si l’astre chevelu était formé d’un noyau dur ?

Et d’abord, existe-t-il de ces noyaux ? On répondra qu’il doit en exister, lorsque la comète a atteint un degré de concentration suffisant pour être passée de