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d’un énorme fragment détaché de la terre, était dû au choc d’une comète ? Y avait-il donc eu rencontre sur l’orbite terrestre ? Ce nom de Gallia, auquel des deux astéroïdes le solitaire de Formentera l’avait-il donné, à l’astre chevelu ou au bloc lancé à travers le monde solaire ? Cette question ne pouvait être résolue que par le savant qui venait de réclamer si énergiquement « sa comète » !

En tout cas, ce moribond était incontestablement l’auteur des notices recueillies pendant le voyage d’exploration de la Dobryna, l’astronome qui avait rédigé le document apporté à la Terre-Chaude par le pigeon voyageur. Lui seul avait pu jeter étuis et barils à la mer et donner la liberté à cet oiseau que son instinct devait diriger vers l’unique territoire habitable et habité du nouvel astre. Ce savant, — il l’était à n’en pas douter, — connaissait donc quelques-uns des éléments de Gallia. Il avait pu mesurer son éloignement progressif du soleil, calculer la diminution de sa vitesse tangentielle. Mais, — et c’était la question la plus importante, — avait-il calculé la nature de son orbite, et reconnu si c’était une hyperbole, une parabole ou une ellipse que suivait l’astéroïde ? Avait-il déterminé cette courbe par l’observation successive de trois positions de Gallia ? Savait-il enfin si le nouvel astre se trouvait dans les conditions voulues pour revenir à la terre, et dans quel laps de temps il y reviendrait ?