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Après l’avoir baisé tendrement, la petite fille donna son pigeon, sans hésiter.

Le capitaine Servadac prit l’oiseau, lui attacha au cou sa notice, et il le lança dans l’espace.

Le pigeon descendit en tournoyant dans l’atmosphère gallienne, et se tint dans une zone moins élevée que la montgolfière.

Encore deux minutes, et environ trois mille deux cents lieues ! Les deux astres allaient s’aborder avec une vitesse trois fois plus grande que celle qui anime la terre le long de l’écliptique.

Inutile d’ajouter que les passagers de la nacelle ne sentaient rien de cette effroyable vitesse, et que leur appareil semblait rester absolument immobile au milieu de l’atmosphère qui l’entraînait.

« Deux heures quarante-six minutes, » dit le lieutenant Procope.

La distance était réduite à dix-sept cents lieues. La terre semblait se creuser comme un vaste entonnoir au-dessous de la comète. On eût dit qu’elle s’ouvrait pour la recevoir !

« Deux heures quarante-sept minutes, » dit encore une fois le lieutenant Procope.

Plus que trente-cinq secondes six dixièmes, et une vitesse de deux cent soixante-dix lieues par seconde !

Enfin, une sorte de frémissement se fit entendre. C’était l’air gallien que soutirait la terre, et avec lui la