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-Ruche, et alors il regarda, il regarda à se rendre aveugle !

Mais, bien qu’il eût ainsi accru l’intensité de la lumière qui se peignait sur sa rétine, il ne vit rien, il ne découvrit rien !

Les derniers jours se passèrent dans une surexcitation fébrile dont personne ne fut exempt. Le lieutenant Procope surveillait les derniers détails. Les deux bas mâts de la goëlette avaient été plantés sur la grève et servaient de support à l’énorme montgolfière, non encore gonflée, mais revêtue du réseau de son filet. La nacelle était là, suffisante à contenir ses passagers. Quelques outres, attachées à ses montants, devaient lui permettre de surnager un certain temps, pour le cas où la montgolfière atterrirait en mer, près d’un littoral. Évidemment, si elle tombait en plein Océan, elle coulerait bientôt avec tous ceux qu’elle portait, à moins que quelque navire ne se trouvât à point pour les recueillir.

Les 26, 27, 28, 29 et 30 décembre s’écoulèrent. Il n’y avait plus que quarante-huit heures terrestres à passer sur Gallia.

Le 31 décembre arriva. Encore vingt-quatre heures, et la montgolfière, enlevée par l’air chaud raréfié dans ses flancs, planerait dans l’atmosphère gallienne. Il est vrai que cette atmosphère était moins dense que celle de la terre ; mais il faut considérer aussi que l’attraction étant moindre, l’appareil serait moins lourd à enlever.