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mon café ! Sans café pas d’idées nettes, et il faut des idées nettes aujourd’hui ! »

Fort heureusement, Ben-Zouf arriva, apportant le breuvage en question, — une énorme tasse pleine de café noir, bien chaud.

La tasse vidée, Palmyrin Rosette se leva, quitta son lit, entra dans la salle commune, regarda d’un œil distrait, et, finalement, se campa dans un fauteuil, le meilleur de ceux qu’avait fournis la Dobryna.

Alors, bien que son air fût encore rébarbatif, le professeur, d’un ton satisfait qui rappelait les « all right », les « va bene », les « nil desperandum » des notices, entra en matière par ces paroles :

« Eh bien, messieurs, que dites-vous de Gallia ? »

Le capitaine Servadac, avant toutes choses, allait demander ce que c’était que Gallia, lorsqu’il fut devancé par Isac Hakhabut.

À la vue d’Isac, les sourcils du professeur se froncèrent de nouveau, et, avec l’accent d’un homme auquel on manque d’égards :

« Qu’est-ce que cela ? s’écria-t-il, en repoussant Hakhabut de la main.

— Ne faites pas attention, » répondit Ben-Zouf.

Mais il n’était pas facile de retenir Isac, ni de l’empêcher de parler. Il revint donc obstinément à la charge, sans aucunement se soucier des personnes présentes.

« Monsieur, dit-il, au nom du Dieu d’Abraham,