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donc sur cette remarque, mais cela ne suffisait pas. Il fallait arracher son secret à ce hérisson.

Enfin, le capitaine Servadac y parvint. Voici dans quelles circonstances :

C’était le 18 décembre. Palmyrin Rosette, exaspéré, venait, de soutenir une violente discussion avec Ben-Zouf. Celui-ci avait insulté le professeur en la personne de sa comète ! Un bel astre, ma foi, qui se disloquait comme un joujou d’enfant, qui crevait comme une outre, qui se fendait comme une noix sèche ! Autant vivre sur un obus, sur une bombe, dont la mèche est allumée ! etc. Enfin, on imagine aisément ce que Ben-Zouf avait pu broder sur ce thème. Les deux interlocuteurs s’étaient réciproquement jeté, l’un Gallia, l’autre Montmartre, à la tête.

Le hasard fit que le capitaine Servadac intervint au plus chaud de la discussion. Fût-ce une inspiration d’en haut ? mais il se dit que puisque la douceur ne réussissait pas avec Palmyrin Rosette, peut-être la violence agirait-elle plus efficacement, et il prit le parti de Ben-Zouf.

Colère du professeur, qui se traduisit instantanément par les paroles les plus aigres.

Colère, mais colère feinte, du capitaine Servadac, qui finit par dire :

« Monsieur le professeur, vous avez une liberté de langage qui ne me convient pas et que je suis résolu à ne plus supporter ! Vous ne vous souvenez pas