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l’entêté Palmyrin Rosette ne s’était pas encore prononcé.

À cette époque, Gallia recoupa l’orbite de Mars, qui se trouvait à une distance de cinquante-six millions de lieues environ. Il n’y avait donc rien à craindre.

Cependant, ce jour-là, 15 décembre, pendant la nuit, les Galliens purent croire que leur dernière heure était arrivée. Une sorte de tremblement de « terre » se produisit. Le volcan s’agita comme s’il eût été secoué par quelque convulsion souterraine. Le capitaine Servadac et ses compagnons crurent que la comète se disloquait, et ils quittèrent en toute hâte le massif ébranlé.

En même temps, des cris se firent entendre dans l’observatoire, et l’on vit apparaître sur les roches l’infortuné professeur, un morceau de sa lunette brisée à la main.

Mais on ne s’occupa pas de le plaindre. Dans cette sombre nuit, un second satellite parut graviter autour de Gallia.

C’était un morceau même de la comète !

Sous l’action d’une expansion intérieure, elle s’était dédoublée, ainsi qu’avait fait autrefois la Comète Gambart. Un énorme fragment, détaché d’elle-même, avait été lancé dans l’espace, et il emportait avec lui les Anglais de Ceuta et les Anglais de Gibraltar !