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mais nous ne pouvons pas abandonner notre poste.

— Et pourquoi ?

— Nous n’avons pas d’ordre de notre gouvernement, et le pli que nous avons destiné à l’amiral Fairfax attend toujours le passage de la malle.

— Mais je vous répète que nous ne sommes plus sur le globe terrestre, — et qu’avant deux mois la comète aura de nouveau rencontré la terre !

— Cela ne m’étonne pas, capitaine Servadac, car l’Angleterre a dû tout faire pour l’attirer à elle ! »

Il était évident que le major ne croyait pas un mot de ce que lui racontait le capitaine.

« À votre aise ! reprit celui-ci. Vous voulez garder obstinément ces deux postes de Ceuta et de Gibraltar ?

— Évidemment, capitaine Servadac, puisqu’ils commandent l’entrée de la Méditerranée.

— Oh ! il n’y aura peut-être plus de Méditerranée, major Oliphant !

— Il y aura toujours une Méditerranée, si cela convient à l’Angleterre ! — Mais pardonnez-moi, capitaine Servadac. Le brigadier Murphy m’envoie par le télégraphe un coup redoutable. Vous permettez… »

Le capitaine Servadac, tordant sa moustache à l’arracher, rendit au major Oliphant le salut que celui-ci venait de lui adresser. Les soldats anglais rentrèrent dans leur casemate, et les deux conquérants se retrouvèrent seuls au pied des roches.

« Eh bien, Ben-Zouf ?