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gravitent ces astéroïdes, dont l’origine est due probablement à l’éclatement de quelque planète qui gravitait entre Mars et Jupiter, avait été heureusement traversée. Pendant ce mois, Gallia allait parcourir un arc de quarante millions de lieues sur son orbite, en se rapprochant jusqu’à soixante-dix-huit millions de lieues du soleil.

La température redevenait supportable, — environ dix à douze degrés au-dessous de zéro. Cependant, aucun symptôme de dégel ne se manifestait encore. La surface de la mer restait immuablement congelée, et les deux bâtiments, juchés sur leur piédestal de glace, surplomblaient l’abîme.

Ce fut alors que la question des Anglais relégués sur l’îlot de Gibraltar fut remise sur le tapis. On ne doutait pas qu’ils n’eussent impunément traversé les extrêmes froids de l’hiver gallien.

Le capitaine Servadac traita cette question à un point de vue qui faisait le plus grand honneur à sa générosité. Il dit que, malgré leur mauvais accueil lors de la visite de la Dobryna, il convenait de se remettre en communication avec eux, pour les mettre au courant de tout ce qu’ils ignoraient sans doute. Le retour à la terre, qui ne serait, après tout, que le résultat d’une nouvelle collision, offrait des dangers extrêmes. Il fallait donc en prévenir ces Anglais et les engager même à venir braver ces dangers en commun.