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« Oui, c’est cela… ce ne peut être que cela !… Ah ! le misérable !… Si cela est, il le payera cher !… Mais voudra-t-il avouer ? Jamais !… Il lui faudrait rendre gorge !… Eh bien ! je ruserai… et nous verrons ! »

C’était à n’y rien comprendre, mais ce qui fut manifeste, c’est que, depuis ce jour, Palmyrin Rosette changea sa manière d’être vis-à-vis de maître Isac Hakhabut. Jusqu’alors, il l’avait toujours ou évité ou malmené. Il fut désormais tout autre à son égard.

Qui dut être étonné ? Ce fut certainement maître Isac, peu accoutumé à de pareilles avances. Il voyait le professeur descendre fréquemment à son obscure boutique. Palmyrin Rosette s’intéressait à lui, à sa personne, à ses affaires. Il lui demandait s’il avait bien vendu ses marchandises, quel bénéfice il en était résulté pour sa caisse, s’il avait pu profiter d’une occasion qui ne se représenterait peut-être jamais, etc., etc., et tout cela avec l’intention, qu’il dissimulait à grand’peine, de l’étrangler net.

Isac Hakhabut, défiant comme un vieux renard, ne répondait que fort évasivement. Cette modification subite des manières du professeur à son égard était bien faite pour l’étonner. Il se demandait si Palmyrin Rosette ne songeait pas à lui emprunter de l’argent.

Or, on le sait, Isac Hakhabut, en principe, ne se refusait pas à prêter, à un taux parfaitement usuraire d’ailleurs. Il comptait même sur ce genre d’opérations pour faire valoir son bien. Mais il ne voulait