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nant Procope, pendant la première moitié de la révolution gallienne, avait minutieusement noté les positions et les chiffres donnés par le professeur. Il avait pu graphiquement obtenir des éphémérides, et, sur une orbite dessinée par lui, suivre avec plus ou moins de précision la marche de la comète.

Le point aphélie, une fois dépassé, il lui fut facile de marquer les positions successives du retour de Gallia. Il put donc renseigner ses compagnons sans être obligé de consulter Palmyrin Rosette.

Or, il vit que, vers le commencement de juin, Gallia, après avoir recoupé l’orbite de Jupiter, se trouvait encore à une distance énorme du soleil, soit cent quatre-vingt-dix-sept millions de lieues. Mais sa vitesse allait s’accroître progressivement, en vertu de l’une des lois de Kepler, et, quatre mois plus tard, elle rentrerait, dans la zone des planètes télescopiques, à cent vingt-cinq millions de lieues seulement.

Vers cette époque, — seconde quinzaine de juin, — le capitaine Servadac et ses compagnons avaient entièrement recouvré leurs facultés physiques et morales. Ben-Zouf était comme un homme qui a trop dormi, et il se détirait de la belle façon.

Les visites aux salles désertes de Nina-Ruche devinrent plus fréquentes. Le capitaine Servadac, le comte Timascheff, Procope descendirent jusque sur la grève. Il faisait encore un froid excessif, mais l’atmosphère n’avait rien perdu de sa tranquillité normale.