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Pendant ce temps, que faisait Isac Hakhabut ? S’intéressait-il à ces conversations, à ces lectures ? En aucune manière. Quel profit en eût-il retiré ? Il passait les longues heures à faire et refaire ses calculs, à compter et recompter l’argent qui affluait entre ses mains. Ce qu’il avait gagné, joint à ce qu’il possédait déjà, s’élevait à la somme de cent cinquante mille francs au moins, dont une moitié en bon or d’Europe. Ce métal, sonnant et trébuchant, il saurait bien lui faire retrouver sa valeur sur terre, et, s’il supputait le nombre des jours écoulés, c’était au point de vue des intérêts perdus. Il n’avait pas encore trouvé l’occasion de prêter, comme il l’espérait, sur bons billets et avec bonne garantie, s’entend.

De tous les colons, ce fut encore Palmyrin Rosette qui se créa le plus vite une absorbante occupation. Avec ses chiffres, il n’était jamais seul, et ce fut au calcul qu’il demanda de lui abréger les longs jours de l’hiver.

De Gallia, il connaissait tout ce qu’on en pouvait connaître, mais il n’en était pas ainsi de Nérina, son satellite. Or, les droits de propriété qu’il réclamait sur la comète devaient bien s’étendre jusqu’à sa lune. C’était donc le moins qu’il en déterminât les nouveaux éléments, depuis qu’elle avait été arrachée à la zone des planètes télescopiques.

Il résolut d’entreprendre ce calcul. Quelques relèvements des positions de Nérina en différents points