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c’eût été un long voyage sur l’immense champ de glace, sans abri, sans feu, et, de ceux qui l’auraient entrepris, tous ne seraient peut-être pas arrivés au but ! Aussi, ce projet ne pouvait-il être mis à exécution que dans un cas désespéré, et, tant que le volcan produirait une chaleur suffisante, il était bien entendu que l’on n’abandonnerait pas la Terre-Chaude.

Il a été dit plus haut que tout être vivant de la colonie gallienne avait trouvé refuge dans les excavations de la cheminée centrale. En effet, un certain nombre d’animaux avaient dû quitter les galeries de Nina-Ruche, où ils fussent morts de froid. Ce n’était pas sans peine que les deux chevaux du capitaine Servadac et de Ben-Zouf avaient été descendus à cette profondeur ; mais le capitaine et son ordonnance tenaient particulièrement à conserver Zéphir et Galette, à les ramener vivants sur terre. Ils aimaient ces deux pauvres bêtes, peu faites pour vivre dans ces nouvelles conditions climatériques. Une large anfractuosité, convertie en écurie, fut aménagée pour eux, et, très-heureusement, il y avait assez de fourrage pour les nourrir.

Quant aux autres animaux domestiques, il fallut les sacrifier en partie. Les loger dans les substructions du massif, c’était une tâche impossible. Les abandonner dans les galeries supérieures, c’était les condamner à une mort cruelle. On dut les abattre. Mais comme la chair de ces animaux pouvait se conserver indéfini-