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pour une cause inconnue, elles ne montaient plus jusqu’à son cratère pour s’épancher au dehors, du moins transmettaient-elles leur chaleur dans tout le soubassement du massif. Un thermomètre à mercure emporté par le lieutenant Procope, un baromètre anéroïde aux mains du capitaine Servadac, indiquaient, à la fois, et l’abaissement des couches galliennes au dessous du niveau de la mer, et l’accroissement progressif de la température. À six cents pieds au-dessous du sol, la colonne mercurielle marquait six degrés au-dessus de zéro.

« Six degrés, dit le capitaine Servadac, ce n’est pas suffisant pour des gens que l’hiver doit séquestrer pendant plusieurs mois. Allons plus profondément encore, puisque l’aération se fait convenablement. »

En effet, par le vaste cratère de la montagne, par la grande baie ouverte à son flanc, l’air extérieur pénétrait à flots. Il était comme attiré dans ces profondeurs, et il se trouvait même en de meilleures conditions pour l’acte respiratoire. On pouvait donc impunément descendre jusqu’au point où se rencontrerait une température convenable.

Quatre cents pieds environ furent encore gagnés au-dessous du niveau de Nina-Ruche. Cela donnait une profondeur de deux cent cinquante mètres par rapport à la surface de la mer Gallienne. En cet endroit, le thermomètre marqua douze degrés centigrades au--