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plus, et cet Éternel qu’il invoquait à chaque phrase, il ne se gênait pas de le maudire pour toutes les épreuves dont il se voyait accablé.

Dans ces circonstances, le capitaine Servadac prit une résolution, et Isac dut se soumettre. Si l’existence d’Isac Hakhabut n’était pas précisément indispensable aux divers membres de la colonie gallienne, sa cargaison avait un prix incontestable. Il fallait donc avant tout la sauver d’un désastre très-imminent. Le capitaine Servadac avait d’abord tenté d’inspirer à Isac Hakhabut des inquiétudes pour lui-même. Il n’y avait pas réussi. Isac ne voulait pas déloger.

« Libre à vous, avait alors répondu Hector Servadac, mais votre cargaison sera transportée dans les magasins de la Terre-Chaude. »

Les lamentations qu’Isac Hakhabut fit entendre, si attendrissantes qu’elles fussent, ne touchèrent personne, et le déménagement commença dans la journée du 20 décembre.

D’ailleurs, Isac pouvait venir s’installer à Nina-Ruche, et, comme devant, surveiller ses marchandises, vendre, trafiquer, aux prix et poids convenus. Aucun préjudice ne lui serait causé. Véritablement, si Ben-Zouf se fût permis de blâmer son capitaine, c’eût été de garder tant de ménagements envers ce déplorable trafiquant !

Au fond, Isac Hakhabut ne pouvait qu’approuver la résolution prise par le gouverneur général. Elle sau-