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vitesse de vingt-deux lieues par seconde. Le soleil lui-même marche à raison de soixante-deux millions de lieues annuellement, en se dirigeant vers la constellation d’Hercule. Mais telle est la distance de ces étoiles, que leurs positions respectives, malgré ce rapide déplacement, n’ont pu être encore modifiées pour les observateurs terrestres.

Cependant, ces déplacements séculaires doivent nécessairement altérer un jour la forme des constellations, car chaque étoile marche ou paraît marcher avec des vitesses inégales. Les astronomes ont pu indiquer les positions nouvelles que les astres prendront l’un par rapport à l’autre dans un grand nombre d’années. Les dessins de certaines constellations, tels qu’ils seront dans cinquante mille ans, ont été reproduits graphiquement. Ils offrent à l’œil, par exemple, au lieu du quadrilatère irrégulier de la grande Ourse, une longue croix projetée sur le ciel, et à la place du pentagone de la constellation d’Orion, un simple quadrilatère.

Mais ni les habitants actuels de Gallia, ni ceux du globe terrestre, n’auraient pu constater de leurs propres yeux ces dislocations successives. Ce n’est pas ce phénomène que Palmyrin Rosette eût été chercher dans le monde sidéral. Si quelque circonstance eût arraché la comète à son centre attractif pour l’asservir à d’autres astres, alors ses regards eussent été ravis par la contemplation de merveilles dont le système solaire ne peut donner aucune idée.