Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la terre. Mais l’astre attractif était toujours là. Gallia n’avait pas cessé d’être soumise à sa puissance. On s’en rapprocherait bientôt. On irait reprendre la vie en revenant vers ce centre flamboyant, dont la température n’est pas estimée à moins de cinq millions de degrés. Cette perspective prochaine eût ranimé les Galliens au moral et au physique, — s’ils eussent jamais été hommes à faiblir.

Et Isac Hakhabut ? — L’égoïste avait-il connu les appréhensions que le capitaine Servadac et ses compagnons avaient subies pendant ces deux derniers mois ?

Non, en aucune manière. Isac Hakhabut n’avait pas quitté la Hansa depuis l’emprunt qui s’était fait à son grand profit. Le lendemain même du jour où les opérations du professeur avaient été terminées, Ben-Zouf s’était empressé de lui rapporter sa monnaie d’argent et son peson. Le prix de location et l’intérêt se trouvaient déjà entre ses mains. Il n’avait eu qu’à rendre les roubles-papier qui lui servaient de nantissement, et ses relations avec les habitants de Nina-Ruche s’étaient terminées de la sorte.

Mais, en même temps, Ben-Zouf lui avait appris que tout ce sol de Gallia était composé de bon or, — sans aucune valeur il est vrai, et qui, vu son abondance, n’en aurait pas davantage, lorsqu’il serait tombé sur la terre.

Isac avait naturellement pensé que Ben-Zouf se moquait de lui. Il n’avait pas ajouté foi à ces histoires,