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Le lendemain était le 1er août, ou, pour emprunter le langage de Palmyrin Rosette, le 63 avril gallien. Pendant ce mois, la comète, qui allait faire seize millions cinq cent mille lieues, devait s’éloigner à cent quatre-vingt-dix-sept millions de lieues du soleil. Il lui fallait parcourir encore quatre-vingt et un millions de lieues sur sa trajectoire, pour atteindre le point aphélie, au 15 janvier. À partir de ce point, elle tendrait à se rapprocher du soleil.

Mais alors Gallia s’avançait vers un monde merveilleux, qu’aucun œil humain n’avait encore pu contempler de si près !

Oui, le professeur avait raison de ne plus quitter son observatoire ! Jamais astronome, — et un astronome est plus qu’un homme, puisqu’il vit en dehors du monde terrestre, — ne s’était trouvé à une pareille fête des yeux ! Que ces nuits galliennes étaient belles ! Pas un souffle de vent, pas une vapeur n’en troublaient la sérénité ! Le livre du firmament était là, tout ouvert, et se laissait lire avec une netteté incomparable !

Ce monde splendide vers lequel marchait Gallia, c’était le monde de Jupiter, le plus important de ceux que le soleil retient sous sa puissance attractive. Depuis la rencontre de la terre et de la comète, sept mois s’étaient écoulés, et celle-ci avait rapidement marché vers la superbe planète, qui s’avançait au-devant d’elle. À cette date du 1er août, les deux astres n’étaient plus séparés que par une distance de