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« Messieurs, dit Palmyrin Rosette, très-satisfait de lui-même, puisque vous n’avez pas eu la prévoyance, au moment du choc, de sauver un mètre et un poids d’un kilogramme de l’ancien matériel terrestre, j’ai dû songer au moyen de remplacer ces deux objets qui me sont indispensables pour calculer l’attraction, la masse et la densité de ma comète. »

Cette phrase de début était un peu longue, et telle que la fait tout orateur sûr de lui et de l’effet qu’il va produire sur ses auditeurs. Ni le capitaine Servadac, ni le comte Timascheff, ni le lieutenant Procope ne relevèrent le singulier reproche que leur adressait Palmyrin Rosette. Ils étaient faits à ses manières.

« Messieurs, reprit le professeur, je me suis assuré tout d’abord que ces diverses pièces étaient presque neuves et n’avaient été ni usées ni rognées par ce juif. Elles sont donc dans les conditions voulues pour assurer à mon opération toute l’exactitude désirable. Et, d’abord, je vais m’en servir pour obtenir très-exactement la longueur du mètre terrestre. »

Hector Servadac et ses compagnons avaient compris la pensée du professeur avant même qu’il eût achevé de l’exprimer. Quant à Ben-Zouf, il regardait Palmyrin Rosette comme il eût regardé un prestidigitateur, s’apprêtant à faire des tours dans quelque échoppe de Montmartre.

Voici sur quoi le professeur basait sa première opération, dont l’idée lui était venue soudain, lorsqu’il