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contrer le continent africain, il ne voyait plus qu’une île. Ne pouvait-il craindre, toutefois, de ne trouver aucun refuge sur cette côte nouvelle et de n’y pouvoir relâcher ? Peut-être le capitaine Servadac ferait-il bien de chercher un poste de mouillage, au cas où la goëlette eût hésité à s’approcher, et, le poste trouvé, de l’indiquer par des signaux.

Il fut bientôt évident que la Dobryna se dirigeait vers l’ancienne embouchure du Chéliff. Le capitaine Servadac prit donc rapidement son parti. Zéphyr et Galette furent sellés, et, leurs cavaliers au dos, s’élancèrent vers la pointe ouest de l’île.

Vingt minutes après, l’officier d’état-major et son ordonnance mettaient pied à terre et exploraient cette portion du littoral.

Hector Servadac remarqua bientôt qu’en retour de la pointe et abritée par elle, se dessinait une petite crique, dans laquelle un bâtiment de médiocre tonnage pouvait utilement chercher refuge. Cette crique était couverte au large par un semis de gros écueils, entre lesquels un étroit canal donnait passage. Même par les gros temps, les eaux devaient y rester assez calmes. Mais alors, en examinant attentivement les roches du rivage, le capitaine Servadac fut tout surpris d’y voir les traces d’une très-haute marée, nettement figurées par de longues bandes de varech.

« Ah çà ! dit-il, il y a donc de véritables marées maintenant dans la Méditerranée ? »