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née, le you-you, muni d’une double armature de fer recourbée à l’avant, protégé par un léger toit en forme de roufle, pourvu d’une sorte de godille métallique qui devait le maintenir tant soit peu contre les embardées, garni de provisions, d’ustensiles et de couvertures, était prêt à partir.

Mais, alors, le lieutenant Procope demanda à remplacer le comte Timascheff près du capitaine Servadac. D’une part, le you-you ne devait pas prendre plus de deux passagers, pour le cas où il aurait à ramener plusieurs personnes, et, d’autre part, la manœuvre de la voile aussi bien que la direction à suivre exigeaient la main et les connaissances d’un marin.

— Le comte Timascheff insista, cependant, mais, le capitaine Servadac l’ayant instamment prié de le remplacer auprès de ses compagnons, il dut se rendre. Le voyage était plein de périls, en somme. Les passagers du you-you allaient être exposés à mille dangers. Il suffisait d’une tempête un peu violente pour que le fragile véhicule ne pût résister, et, si le capitaine Servadac ne devait pas revenir, le comte Timascheff pouvait seul être le chef naturel de la petite colonie… Il consentit donc à rester.

Quant à céder sa place, le capitaine Servadac ne l’eût pas voulu. C’était, à n’en pas douter, un Français qui réclamait secours et assistance, c’était donc à lui, officier français, de l’assister et de le secourir.

Le 16 avril, au soleil levant, le capitaine Servadac