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de la disposition de l’axe de Gallia, qui faisait un angle de quatre-vingt-dix degrés avec le plan de son orbite, le soleil ne s’écartait jamais de son équateur, et que l’île Gourbi, traversée par le parallèle zéro, bénéficiait de cette situation. Sous cette zone, l’été était pour elle à l’état permanent, mais son éloignement du soleil ne pouvait être compensé, et sa température allait toujours s’abaissant Déjà, la glace s’était formée entre les roches, au grand émoi de la petite fille, et la mer ne tarderait pas à se congeler tout entière.

Or, avec des froids qui, plus tard, pouvaient dépasser soixante degrés centigrades, c’était, faute d’une demeure convenable, la mort à bref délai. Cependant, le thermomètre se maintenait encore à une moyenne de six degrés au-dessous de zéro, et le poêle, installé dans le poste, dévorait le bois disponible tout en ne donnant qu’une médiocre chaleur. On ne pouvait donc compter sur ce genre de combustible ; et il fallait trouver une autre installation qui fût à l’abri de ces abaissements de température, car, avant peu, on verrait se geler le mercure et peut-être l’alcool des thermomètres !

Quant à la Dobryna et à la Hansa, on l’a dit, ces deux bâtiments étaient insuffisants contre des froids déjà si vifs. On ne pouvait donc pas songer à les habiter. Qui sait, d’ailleurs, ce que deviendraient ces navires, lorsque les glaces s’accumuleraient autour d’eux en masses énormes ?