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marocaine. — Isac, forcé d’obéir, mais habitué à faire argent de tout, stipula que les Espagnols lui payeraient leur passage, à quoi ceux-ci consentirent d’autant plus volontiers qu’ils étaient bien décidés à ne pas débourser un réal.

La Hansa partit le 3 février. Avec ces vents régnants de l’ouest, la manœuvre de la tartane était facile. Elle consistait uniquement à se laisser aller vent arrière. Les marins improvisés n’eurent donc qu’à hisser les voiles pour marcher, sans le savoir, vers l’unique point du globe terrestre qui pût leur offrir refuge.

Et voilà comment Ben-Zouf, un beau matin, vit poindre à l’horizon un navire qui ne ressemblait pas à la Dobryna et que le vent vint tout tranquillement pousser au port du Chéliff, sur l’ancienne rive droite du fleuve.

Ce fut Ben-Zouf qui acheva de raconter l’histoire d’Isac, et il ajouta que la cargaison de la Hansa, très-complète alors, serait fort utile aux habitants de l’île.

Sans doute on s’entendrait difficilement avec Isac Hakhabut, mais, les circonstances étant données, il n’y aurait évidemment aucune indélicatesse à réquisitionner ses marchandises pour le bien commun, puisqu’il ne pourrait plus les vendre.

«  Quant aux difficultés qui existaient alors entre le propriétaire de la Hansa et ses passagers, ajouta Ben-Zouf, il avait été convenu qu’elles seraient réglées à